EDR: projections, 2015. LAB 1, Galerie Des Arts Visuels, Québec.
Dispositif de captation et de projection vidéo en direct. Deux caméras vidéo, projecteur, téléviseur de la vitrine de la galerie, miroir.
Images: Delphine Hébert-Marcoux
Une deuxième version du projet a été présentée dans le cadre du LAB 1 à la Galerie des arts visuels. Cette nouvelle configuration s’appuie sur l’adaptation du dispositif au lieu en vue de, entre autres, rendre visible l’intérieur de la galerie de l’extérieur (de la rue), et l’extérieur de la galerie à l’intérieur de l’exposition, et par la même occasion, intégrer au sein de mon installation vidéo les propositions en cours des autres artistes participant.e.s au laboratoire. Comme dans la première version, l’installation reprend les mêmes composantes qui sont reliées entre elles par un système de captation et de retransmission en direct, mais auxquelles le téléviseur de la galerie a cette fois-ci été ajouté. Ce téléviseur est fixé sur le mur de la vitrine qui fait face à la rue et diffuse généralement des images faisant la promotion de l’exposition en cours. Il a exactement les mêmes dimensions que les deux boîtes murales du dispositif d’origine.
Pour ce projet, la boîte murale avec la surface miroir est placée au fond de la galerie, à gauche de l’entrée. Une première caméra filme de face en direction du miroir. L’image captée — la réflexion dans le miroir d’une partie de la salle en fonction de l’angle de la caméra et de sa distance par rapport à celui-ci — est retransmise en direct dans le téléviseur du côté de la vitrine à l’autre bout de la salle. À partir de la rue, ces images diffusées dans le téléviseur montrent ce qui se déroule de l’autre côté du mur en direct de l’intérieur de la galerie, soit le travail en cours des autres exposants : les actions performatives longues durées de stvn girard, les répliques en papier des colonnes de la galerie de Marie-Pier Gravel, un projet mené à partir des archives de la galerie par Christophe Barbeau qui s’est installé avec les boîtes de documentation dans « l’espace Café », une intervention d’Alexandre Bérubé présentée elle aussi dans ce lieu investi entre le mur et la vitrine.
Simultanément, une seconde caméra filme frontalement l’écran plat du téléviseur de la vitrine. En captant l’image qui y est diffusée, elle saisit également, dans la vitre de l’écran, les reflets de la rue, des voitures, des passants, etc. Cette captation est diffusée en direct sur la seconde boîte murale (celle qui sert de surface de projection) qui se trouve de l’autre côté du mur mitoyen servant à fermer l’espace devant la vitrine. Les passants, les voitures, le mobilier urbain, l’intérieur de la galerie et les propositions des autres artistes participants se côtoient alors dans une même image en mouvement. La surface de projection, faisant face au miroir à l’autre bout de la salle, se trouve à son tour (dans un même temps) réfléchie dans le miroir capté au départ par la première caméra, incluant dans cette mise en abîme ma proposition à celles des autres dans l’espace de l’image.